MES MOTS DE PLUME

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siebert@substack.com

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Salut,

Une des choses à quoi peut s’atteler la littérature dans l’optique d’accompagner les causes féministes, c’est de proposer aux lectrices et aux lecteurs non pas forcément (ou non pas seulement) des personnages
féminins exemplaires, valorisants et auxquels s’identifier, mais aussi des personnages féminins complexes, ambigus, contradictoires, dont on mettra du temps à faire le tour.

Mes modestes contributions récentes dans ce domaine sont Klara Bogdanovna Dobrynine, alias « Meksi », adolescente délinquante, bourrée de vitalité, d’empathie, d’amitié, de violence, de drogue, qui a compris que le monde ne voulait pas d’elle mais n’avait pas le choix, Valentina,personne transgenre dont l’existence même a offert la preuve que tous les hors-piste sont possibles, toutes deux dans le Mertvecgorod du débutdes années 2000 (Valentina, 2023, Au diable vauvert ; Alina Kouznetzov, alias « Volna », squatteuse, dealeuse, tagueuse, dure à cuire qui va tenter de foutre cul par-dessus tête le Mertvecgorod des années 2030, Catherina Filipovna Jelezkine, travailleuse écrasée par une routine oppressante qui va se transformer en aventurière et ira au bout d’elle-même, Lily Gusev, ancienne terroriste devenue hackeuse puis résistante, déjà vue dans Images de la fin du monde et Feminicid et qu’on retrouvera dans Mort à la vie (toutes trois dans Volna, 2023, Mnémos, collection Mu) ; Natalya Markovna Jarkov, opératrice de drone dans le Mertvecgorod de 2035, travailleuse et mère célibataire super-précaire, super-exploitée, qui va elle aussi tenter de faire la révolution, et qu’elle y parvienne ou pas à la fin du bouquin est une question surtout de point de vue (Hram, 2023, Gore des Alpes) ; Masha Slovovna Bolchakov, prof à la dérive qui pète un câble, veut recroire à l’amour et qu’il est possible d’échapper à une vie merdique tracée d’avance, puis qui finit par tout détruire dans un grand élan de jouissance nihiliste (Vive le feu, 2023, Zone 52, collection Karnage).En tant qu’éditeur de littérature porno, ma contribution à la fabrication d’un monde moins bitocentré consiste à publier des autrices qui proposent des romans de cul ne s’adressant pas seulement à des hommes mais à tout le monde.

Cette année il y a Claire Von Corda, dont Obsessions vient de sortir, et Amy Waldo, dont Chaude comme l’enfer est prévu pour avril, toutes deux aux Nouveaux Interdits, la collection que je dirige pour La Musardine. Deux autrices pour cinq titres au total, peut mieux faire, on essaiera de faire mieux.

En attendant, bonnes lectures et le bonjour amical aux féministes de toutes obédiences.
AM

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